Un nouveau microbe jamais vu dans la baie de Lannion a été détecté mercredi 12 mai. Les pêcheurs de coquillages ont été contraint par la préfecture de jeter leurs productions, mais les pêcheurs au large n'ont rien à craindre.
La pêche à pied est mise en pause dans la baie de Lannion jusqu’à nouvel ordre. Un microbe, le pseudo-nitzschia australis, microalgue présentant un risque d’intoxication alimentaire, a été détecté sur les côtes de Locquémeau.
L’eau qui dort à Locquémeau
Les pécheurs à pied sont les plus affectés par cette microalgue. Tous les producteurs de coquillages sauf les huîtres ayant continué leur activité le lundi et le mardi, ont été contraints de jeter leurs récoltes. Jean, cultivateur de bigorneaux témoigne : "J’ai péché lundi mais maintenant je dois tout détruire [...] ce sont les aléas du métier"
Maintenant je dois tout détruire [...] ce sont les aléas du métier.
C’est la première fois que l’on détecte ce microbe dans la baie de Lannion. Mais les pécheurs de la baie ne sont pas pour autant inquiets. Les situations de ce genre sont fréquentes. L’Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) réalise souvent des « contrôles de routine » pour s’assurer que l’eau n’est pas potentiellement infectée. Les pécheurs sont prévenus généralement le lundi, et s’adaptent.

C’est quoi, ce pseudo Nitzchia ?
Quelle est cette microalgue qui débarque en Côtes-d'Armor ? « C’est un plancton végétal », explique Arthur Le Pas, responsable de la communication pour de l'Ifremer. « Cette algue microscopique se laisse porter par les courants », cela provient de phénomènes naturels, et ne se maîtrise donc pas.
Comme l’écrit la préfecture du Finistère dans un communiqué de presse, « les personnes ayant consommé des coquillages provenant de ces zones et présentant des troubles digestifs (vomissements, diarrhées, nausées) et/ou des symptômes neurologiques (maux de tête persistants, désorientation et confusion) sont invitées à se rapprocher de leur médecin. » La toxine est nocive et peut à forte dose devenir responsable d’intoxications amnésique chez l’humain.
Cela n'a pas empêché certains pêcheurs au large de prendre des précautions dès l'annonce des analyses. Johnny Brochault, mytiliculteur dit avoir mis son activité entre parenthèse sur la journée du mardi et du mercredi : "Je ne voulais pas prendre le risque d'expédier, parce que si les taux dévoilés étaient trop élevé, tous ce qu’on a récolté lundi aurait du être détruit".
Leïlou Robert